Très pratiqué à Madagascar, le Famadihana est un rite organisé pour commémorer les ancêtres. Assez symbolique, ce rituel est perpétué de manière fréquente et fait partie de la tradition. Ainsi, il doit toujours être réalisé et nécessite ainsi une préparation minutieuse. Mais, outre ces informations classiques, c’est quoi le Famadihana ? Pourquoi faire ce rituel ? Comment faire ce rituel ? Cet article vous répond.
Famadihana : que peut-on comprendre par ce terme ?
Encore appelé retournement aux morts, le Famadihana est un rituel organisé pour rendre hommage aux défunts. Perpétué par les gentilés des Hauts-Plateaux de Madagascar, ce rituel consiste à exhumer les dépouilles des proches décédées et à les envelopper dans de nouveaux draps au moment des festivités. En commémorant vos ancêtres de cette manière, vous pouvez dire que vous pratiquez le Famadihana. Mais, ce rite originaire de Madagascar ne se limite pas à l’exposition des corps.
Outre cela, les pratiquants créent aussi une ambiance festive au moment de ce rite. À la vue des festivités, vous aurez l’impression d’assister à un mariage. La seule différence est que le Famadihana se déroule aux alentours des tombeaux. À certains éléments près, ce rituel fait penser au déroulement des cérémonies funéraires chez les Bamilékés. Pur produit de la tradition, le Famadihana est donc un rituel dont les valeurs et idéologies doivent être conservées.
Famadihana : pourquoi faire ce rituel ?
Aux primes abords, le Famadihana est organisé pour rendre un hommage ou un culte aux morts. En parlant d’hommage, ce rite est une manière pour les vivants de respecter l’image des morts et de reconnaitre leur suprématie depuis l’au-delà. Mais, outre cette raison, le Famadihana est également organisé pour s’attirer les bonnes grâces des défunts. Vu leur suprématie, les ancêtres sont en mesure d’accorder des bénédictions aux personnes qui leur vouent un culte. Telle est l’idée que défendent les adeptes de ce rituel.
Ainsi, au cours du Famadihana, les adeptes rendent hommage aux défunts et leur adressent toutes sortes de prières. Au travers de ce symbolisme, une tierce personne qui désire avoir le succès est ainsi obligée de participer au Famadihana afin de voir son souhait se réaliser. De même, si une mère ou un couple désire avoir un enfant, il faudrait simplement profiter du rite funéraire pour présenter ses requêtes et espérer avoir un miracle. Grâce à cet impact, le Famadihana n’est plus un simple rituel, mais il devient un canal par lequel les vivants peuvent converser avec les morts.
Famadihana : comment se déroulent les préparatifs et les festivités de ce rituel ?
À l’instar des autres rituels funéraires, le Famadihana est une pratique qui nécessite une très bonne préparation. En premier lieu, la décision d’organiser ce rituel ne vient pas de la famille du proche, mais survient souvent du surnaturel. En effet dans la majorité des cas, le défunt peut apparaitre à ses proches dans un songe et dire qu’il a froid. L’interprétation de ce songe montre souvent que le défunt en question demande que l’on organise un Famadihana. Une fois que l’ancêtre émet sa requête, la famille peut procéder aux préparatifs.
Toutefois, il faut préciser que ces songes qu’envoie le défunt ne sont pas réguliers et peuvent arriver au moins tous les 5 ans. Pour les préparatifs, le parent qui a reçu le songe informe et rassemble les autres membres de la famille pour décider un jour pour la commémoration. En attendant ce jour, la famille fait venir des troupes de musiques, loue des instruments de musiques (clarinette, fanfare, etc.). Le jour du rituel, les familles ouvrent les tombeaux et sortent les corps. Ces corps en question seront enroulés de linceuls ou nettes neuves. Après cela, la famille s’empare des corps et les porte avec leur bras. Pendant ce temps, les groupes de musiques s’attroupent pour chanter et danser. Dans cette ambiance, les proches du défunt offrent des cadeaux comme des bouteilles de rhum, des billets de banque, des photos, etc. pour rendre hommage aux morts. C’est ainsi que se déroule le célèbre rite du Famadihana. À la fin, les corps repartent dans leurs cercueils pour 5 bonnes années.