Huit familles sur 1000 ont perdu un bébé au cours d’une grossesse ou à la naissance en 2019. Pourtant, la mort périnatale n’est pas perçue de la même manière pour bon nombre de personnes. Zoom sur le deuil périnatal et les moyens de surmonter le traumatisme qu’il entraîne.
Qu’est-ce que le deuil périnatal ?
Le deuil périnatal est la période vécue suite au décès d’un fœtus, ou d’un bébé pendant ou après l’accouchement, voire au cours du premier mois de vie de l’enfant. Cette perte peut être due à une fausse-couche, à l’incapacité de la mère de conduire à terme la grossesse, à une mort in-utéro ou autres.
Ce deuil frappe de plein fouet le couple si bien que la peine ne se quantifie pas au nombre de semaine de grossesse. Tristement, cette perte est souvent minimisée par le reste de la famille. Même s’il a l’intention de réconforter en disant : « Tu es encore jeune, ça ira » ou encore « Il vaut mieux l’avoir perdu maintenant que plus tard », ces propos ne sont pas perçus de la même façon par les parents.
Pour eux, cela met un terme à leur future parentalité. Ils renoncent à de nombreux projets (aménagement dans la maison, déménagement, etc.) qui ont vu le jour avec l’arrivée du bébé.
Ils feront face à de nombreuses difficultés auxquelles ils n’avaient pas pensé. Retourner à la maison les bras vides, s’occuper des arrangements funéraires, faire les soins, le retour au travail, la rencontre des bébés dans la rue sont autant d’éléments qui alourdissent le deuil des parents. Outre la tristesse, la colère et autres sentiments douloureux, des sensations physiques (vide dans l’estomac, nausée, tremblement, palpitation, etc.), des troubles cognitifs (confusion, hallucinations, cauchemar, etc.) ainsi que des problèmes de sommeil, une isolation sociale et de la méfiance peuvent prendre place. Même dans la vie du couple qui vient de perdre son bébé, des conflits, des malentendus et des distances peuvent se créer.
Ces réactions peuvent être normales, mais peuvent aussi être le début d’une dépression majeure.
Comment y faire face ?
En premier lieu, le personnel de la maternité doit informer les parents des démarches à suivre pour l’organisation des funérailles, de la possibilité de déclarer l’enfant à l’état-civil, etc.
Consulter un psychologue aide aussi à passer chaque phase du deuil. Des rituels de séparation peuvent également aider : allumer une bougie, organiser une cérémonie funéraire, déposer des fleurs à chaque anniversaire pour rendre hommage à l’être disparu, écrire une lettre à l’enfant, etc. Par ailleurs, le psy peut aider le couple à se retrouver et à parvenir à concevoir de nouveaux projets ensemble.
Quelles sont les associations qui peuvent accompagner les parents dans cette période ?
Pour surmonter cette période difficile, il faut extérioriser sa souffrance. Ainsi, il serait judicieux de faire participer les parents en deuil à un groupe de parole. Cela permet de donner à cette perte sa juste place pour pouvoir continuer à vivre. Certaines femmes intègrent le groupe tout en se désolant en raison d’une IVG ou d’une IMG. Elles ont l’impression d’avoir décidé de leur sort et non de vivre un deuil comme les autres. Toutefois, en écoutant chaque participante au fil des séances, elles réalisent qu’elles partagent un objet commun de deuil. Elles se soutiennent mutuellement dans cette épreuve.