Pratique funéraire écologique : humusation ou promession ?

Pratique funéraire écologique : humusation ou promession ?

Le décès est inévitable pour tous les êtres vivants et il est important de se tenir les coudes pour faire face à la perte d’un être cher. De plus, il est indispensable de réaliser des obsèques dignes afin de rendre hommage au défunt. Chaque peuple des différentes ethnies dispose d’un rite qui lui est propre pour accompagner une personne lors de son dernier voyage. À cet effet, les funérailles écologiques deviennent de plus en plus tendance afin de préserver l’environnement, notamment l’humusation et la promession. Voici quelques lignes pour vous aider à mieux comprendre ces pratiques. Mais avant de passer aux explications, il convient de donner quelques généralités sur les rites funéraires.

Rite funéraire : généralités

Le rite funéraire désigne l’ensemble des pratiques liées au décès d’une personne jusqu’à la mise en terre du corps ou la mise en urne, dans le cas d’une crémation. Il s’agit des différentes opérations de soins pour préparer la dépouille et des différentes cérémonies organisées en vue de rendre un dernier hommage au défunt. Notons que les obsèques varient selon les origines familiales et la culture ethnique. Il est aussi possible de remarquer des différences en raison du budget disponible pour la réalisation du rite. Actuellement, la crémation n’est plus très appréciée compte tenu du rejet de mercure dans l’atmosphère lors de la carbonisation de la dépouille. Beaucoup de familles endeuillées optent pour des funérailles écologiques afin de rendre le corps à la terre et de préserver ainsi l’environnement.

L’humusation

C’est un concept inventé par l’ingénieur belge du nom de Francis Busigny. Il s’agit d’une pratique qui consiste à rendre le corps d’un défunt à la terre afin de le transformer en compost et dont la réalisation est divisée en quatre étapes bien distinctes aboutissant au bout de 12 mois. La première étape est similaire aux obsèques traditionnelles, sauf qu’il est nécessaire d’utiliser un cercueil spécifique. Il faut placer le corps revêtu d’un simple linceul biodégradable dans une civière réfrigérante en inox afin d’éviter de recourir à des produits de conservation qui peuvent nuire au processus d’humusation. La seconde partie consiste à trouver un lieu d’enterrement approprié pour placer le corps. Il faudra alors sortir la dépouille de son cercueil pour le placer à même le sol. En dessous, il faudra installer une couche de 20 cm de broyats de bois avant de le recouvrir de 2 m3 du même mélange, mais qui a été préalablement immergé dans de l’eau de pluie durant une semaine. Pour la stèle commémorative, il est impératif qu’elle soit réalisée avec des matériaux naturels afin de garantir la qualité du sol.

La troisième étape de l’humusation durera 12 mois, c’est le temps nécessaire pour permettre la décomposition du corps. Dans ce laps de temps, une symbiose sera effectuée naturellement, ce qui transformera le cadavre en humus fertile ou en compost. Les responsables de l’humusatorium procéderont à l’entretien en enlevant les restes non-humains quelques mois après la mise en terre pour optimiser le processus d’humusation. La dernière étape consiste à déplacer l’humus obtenu après douze mois vers un endroit où la famille pourra se recueillir. Pour marquer ce lieu, on plante généralement un arbre en se servant de la matière obtenue comme engrais, c’est l’arbre de souvenir. Cette étape peut être réalisée sous forme d’une cérémonie officielle en l’honneur du défunt afin de lui rendre un dernier hommage.

La promession

Il s’agit d’un autre rite funéraire écologique développé par le docteur Susanne Wiigh-Mäsak. Cette technique consiste à accélérer le processus de la décomposition d’un corps. Elle est plus intéressante que la crémation, car elle n’entraîne aucun rejet de substances toxiques comme le mercure ou le CO2 dans l’atmosphère. Pour réaliser une promession, il faut conserver le corps durant plusieurs jours à une température de -18 °C. La dépouille sera ensuite plongée dans de l’azote liquide et de baisser la température jusqu’à -196 °C. Cela rendra le corps plus fragile et plus facile à détruire lorsqu’il sera placé sur une table vibrante jusqu’à l’obtention de fines particules. La matière recueillie devra passer dans une chambre à vide pour extraire l’eau qui représente 70 % du volume. Il faudra également utiliser un aimant pour retirer tous les résidus métalliques polluants, notamment le mercure des amalgames dentaires ou les prothèses. Enfin, il suffira de placer les particules restantes dans une urne biodégradable avant la mise en terre. Il est important que l’inhumation de ces restes soit réalisée à faible profondeur afin de garantir le retour à la terre, car ces particules constituent un engrais naturel très efficace pour l’arbre souvenir qui sera planté à l’endroit de l’enterrement. Cette pratique est très intéressante pour préserver l’environnement, mais elle n’est pas encore autorisée en France actuellement.

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